Témoignage #1

LES MOTS D'HERVE :


C'EST POSSIBLE 

 

Du choc à la prise de conscience

 

"J’aimerais apporter mon témoignage à tous ceux que la maladie frappe quelle qu’elle soit.

Voici le mien, s’il pouvait aider, j’en serai très heureux.

J’avais déjà eu de gros problèmes de santé en 2006 et 2007 avec des opérations au rein et au cerveau. Ces interventions lourdes ont laissé des traces, physiquement et moralement puisque je me suis retrouvé en invalidité du jour au lendemain, sans être préparé ni suffisamment armé moralement pour accepter le fait d’être ainsi diminué.

En effet, je faisais beaucoup de sport, avait une vie personnelle, sociale, professionnelle riche et intense et je dois avouer que j’ai eu la pire des réactions. Je me suis replié sur moi-même, ait cherché l’oubli dans l’alcool et les médicaments, bref j’ai sombré totalement.
Le fait de récupérer contre toute attente le maximum de mes capacités physiques aurait dû me faire réagir, je n’en ai pas eu la force.

Cette période a duré environ 4 ans, jusqu’au jour où l’amour de ma femme et de la vie m’a fait prendre conscience que je devais changer. J’ai arrêté totalement de boire le 22 janvier 2009, il y a donc 15 ans. Je ne m’étendrai pas plus sur le sujet, même si cela a grandement contribué au chapitre de ma vie que je vais vous relater.

Tout allait donc bien dans ma vie, mais lors d’un examen médical de routine, on m’a diagnostiqué un cancer de la prostate.

Mon médecin traitant étant en vacances, j’ai appelé mon néphrologue qui a pris rendez-vous pour le lendemain au service d’urologie, les résultats étant particulièrement alarmants.

Bien sûr pas de surprise, cancer à un stade très avancé, protocole mis en place pour biopsie, petscan et rectoscopie. A l’annonce du diagnostic, l’angoisse de devoir attendre les résultats, d’aller tous les jours à l’hôpital pour divers examens, la peur de mourir tout simplement a duré 30 minutes, le temps pour mon épouse et moi-même de pleurer pour évacuer la tension accumulée et réaliser qu’il allait falloir se battre.

C’est là que les épreuves que nous avions traversées se sont révélées finalement bénéfiques dans le sens où j’ai adopté la même stratégie de combat que pour celui face à l’alcool. Si j’étais sorti de cette addiction, je pouvais aussi gagner contre le cancer."

 

De la peur à l'espoir 

 

"Les divers médecins ont décidé de tenter une nouvelle thérapie à l’institut du cancer à Villejuif, à Gustave Roussy. Une thérapie en 2 parties, d’abord une curiethérapie à haut débit de dose que seul cet établissement maîtrisait, et 15 séances de radiothérapie à l’hôpital de Mercy en complément. Aller à Paris en train et métro pour Villejuif pour une consultation, alors que le Covid faisait son apparition, avec bien sûr espoir mais également angoisse, cela a été dur.

Il a été décidé du jour de l’opération, je suis donc arrivé le mercredi après-midi en taxi pour être opérer le jeudi après-midi. Je n’insiste pas sur les lavements, sondes urinaires et anales qui ont pimenté mon séjour pour arriver au point culminant de mon séjour parisien.

On m’a descendu au bloc avec 2 heures de retard, perfusion mise en place… et annulation à la dernière minute, mon voisin de chambre était opéré avant moi et il y a eu des complications.
L’ascenseur émotionnel était en marche depuis quelques temps mais là il s’est carrément affolé. Le chirurgien a décidé de changer le protocole et de commencer par les séances de radiothérapie à Metz avant de revenir à Villejuif pour la curiethérapie à haut débit de dose. Je suis donc reparti chez moi sans avoir été opéré et j’ai recommencé les voyages à Metz (50 allers-retours sans compter Villejuif).

Comme je le disais, le Covid est venu tout compliquer au niveau administratif, tous les services de la caisse de maladie étant fermés, il me fallait trouver une solution pour les frais de transports. J’ai eu là aussi beaucoup de chance car je connaissais une responsable prévention santé qui m’a fourni tous les documents nécessaires au différentes prises en charge.

Donc mes séances de radiothérapie se sont bien passées, je n’ai eu aucun effet indésirable et le moral est revenu, ce qui a participé grandement à la réussite des traitements, ainsi que le fait que je sois devenu non-fumeur et non-buveur, que j’ai repris le sport et surtout j’avais un moral à toute épreuve, ce qui compte énormément dans le parcours de vie.

Mais encore un coup du sort, l’opération qui était actée et datée à Villejuif a été annulée pour cause de réquisition des chambres pour accueillir les malades du Covid.

Je n’étais plus à un coup dur près mais cela commençait à faire beaucoup. Finalement le radiothérapeute m’a rassuré, les premiers résultats étants bons, il a augmenté les doses et le nombre de séances."

 

Le chemin de la résilience 

 

"J’ai eu à partir de 2020 et pendant 2 ans une injection tous les 3 mois dans l’abdomen destinée à endormir les cellules cancéreuses et depuis 2022, je me contente d’une prise de sang et d’une visite auprès du radiothérapeute. Je n’ai plus aucun problème physique notable, j’ai repris une activité dans le domaine de l’addictologie, je suis maintenant patient expert certifié et je suis disponible pour aider tous ceux qu’une maladie frappe, dans la limite de mes compétences et de mes possibilités, je ne suis pas devenu médecin mais ces épreuves m’ont permis d’apprécier encore plus ce qui doit compter la vie. La santé, l’entraide et la bienveillance constitue mon tiercé gagnant.

Il y a de belles personnes, merci à toutes celles qui m’ont accompagné de près ou de loin durant ce parcours que je regarde aujourd’hui comme une épreuve bien sûr, mais qui a fait de moi une personne différente.

Pour finir, courage à ceux qui luttent, gardons l’espoir, faisons confiance aux professionnels."

Hervé. 

 

 

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